Centre d'instruction national, le 132ème Groupe Cynophile de l'Armée de Terre (G.C.A.T.) Instruit à tous les niveaux les stagiaires issus de l'Armée de Terre, de la Marine, d'administrations diverses, voire de pays étrangers.
Chargé d'étudier et de tenir à jour les méthodes d'instruction cynotechnique et la doctrine d'emploi, le 132ème G.C.A.T. véritable creuset d'expérimentation est le conservatoire des savoir-faire les plus pointus en matière de cynotechnie militaire.
Sa notoriété lui vaut des demandes d'inscription pour les stages émanant du monde entier.
Chaque stage préparatoire conduit à un examen et en cas de réussite à l'attribution d'un diplôme par une commission présidée par le Lieutenant-colonel Gros, Chef de corps.
Il est toujours réjouissant de voir au cours des cérémonies de remise de brevets la joie et la fierté des heureux récipiendaires, du maître de chien de base au cynotechnicien hautement qualifié réunis par une même passion: le chien.
Le tableau ci-dessous donne une idée de la nature, de la durée et des effectifs instruits au cours des différents stages organisés au 132ème G.C.A.T.
FORMATION DES PERSONNELS "CYNO" 1997 |
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Qualification | Durée en semaines | Nombres de Stagiaires Formés |
Conducteur de chien | 5 |
551 |
Formation complémentaire (aide dresseur) | 5 |
204 |
Moniteur | 13 |
7 |
Moniteur qualifié | 9 |
26 |
Formation "explosifs" | 31 |
3 (dont 1 étranger) |
Formation "mines" | 18 |
1 |
Formation "stupéfiants" | 14 |
2 |
Pistage (moniteur) | 2 |
8 |
Mise en condition opérationnelle | 3 |
|
Chef de cellule cyno | 2 |
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Homme d'attaque | 3 |
10 |
INTERVENTION
Bien que cela soit un lieu commun que de constater la présence de chiens aux côtés des guerriers depuis les temps les plus reculés, il faut reconnaître que son emploi a toujours fait l'objet d'une remarquable logique: le chien de guerre est dressé, sur le mode offensif comme sur le mode défensif, dans un souci permanent d'économiser les forces de son maître et d'augmenter ses capacités de combat rapproché.
L'homme de guerre a toujours utilisé les qualités sensorielles, physiques et caractérielles du chien pour détecter la présence de son ennemi, se protéger d'une surprise à courte portée et éventuellement combattre au corps à corps.
Le chien militaire et son maître constituant un système d'arme à la fois rustique et complexe. Il est rustique au regard des critères modernes, des logistiques, de maintien en condition et de structures d'organisation. Il est plus complexe vu sous l'angle de la formation initiale et du maintien de ses aptitudes opérationnelles.
Présent en République centre africaine
depuis 1984, le 132ème G.C.A.T. a été amené en
1993 à déployer en urgence
tant en Somalie qu'en ex-Yougoslavie,
des cyno-groupes d'intervention dont les impératifs de
soutien à l'échelle des théâtres
considérés ont été insignifiants en comparaison
des services considérables rendus aux forces déployées,
en matière de sécurité.
L'efficacité des équipes cynotechniques repose sur quatre domaines de capacité incontournable: elles sont d'ordre moral, physique, technique et intellectuel.
Les qualités morales du maître de chien
sont mises à l'épreuve par le fait qu'il agit la plupart du
temps de nuit,
seul
ou en avant d'un élément d'infanterie légère.
Techniquement, le cynotechnicien doit savoir préparer son chien à
la mission, l'entraîner, le conduire, interpréter son comportement.
Il doit savoir utiliser ses armes en toute circonstance,utiliser un moyen
de transmissions, des appareils de vision nocturne, etc...Enfin le maître
de chien doit être en mesure d'accomplir sa mission de manière
générale autonome et, dans l'action, de prendre des initiatives
en quelques fractions de secondes.
Employé au sein de modules confitures selon les impératifs opérationnels et suivant sa spécialité, l'équipe cynotechnique peut recevoir les missions suivantes:
- la garde-accompagnement, mission la plus courante confiée au maître de chien affecté à la protection des points sensibles.
- l'éclairage, mission tactique au profit d'une troupe à pied qui effectue une reconnaissance ou cherche à prendre contact avec l'ennemi. Son utilisation est recommandée de nuit, en terrain boisé ou en zone urbaine ainsi que dans les sites souterrains.
- le pistage, mission tactique destinée à localiser l'ennemi ou à donner sa direction de fuite après avoir été informé de sa présence réelle à un moment donné ou en un endroit précis.
- la recherche d'explosifs, mission particulière destinée à localiser des matières explosives. L'équipe cynotechnique dispose d'équipements spéciaux de protection et de transmissions. Elle travaille en binôme suivant des procédures très précises.
- l'aide à la détection de mines et la recherche de stupéfiants viennent compléter les missions précitées.
- l'assaut cynotechnique quant à lui, mission spéciale non répertoriée, mais entrant dans les modes d'action du combat corps à corps visant à neutraliser un agresseur à très courte portée.
- le guet, complément de mission tactique de veille en terrain boisé ou en zone urbaine, de nuit, au profit d'un dispositif défensif ou de surveillance dans une zone de contact avec l'ennemi.
En assurant, partout où elle se trouve l'inviolabilité des zones protégées, la cynotechnie a largement mérité le crédit de confiance que lui accorde la communauté militaire. En étant reconnue par les commandements opérationnels comme un élément indispensable à la sécurité des troupes déployées en intervention, elle tient sa place dans les opérations de guerre et participe à la sauvegarde des vies humaines. En constituant un mode moyen et flexible d'emplois, elle s'intègre parfaitement dans le concept de gestion de crise. Aujourd'hui, faisant preuve d'une véritable vocation planétaire, le 132ème G.C.A.T. projette des équipes cynotechniques d'intervention dans le monde entier: Afrique, Somalie, Océan Indien, Ex-Yougoslavie, Albanie, etc...
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