ACHATS
Acheteur de chien, plus qu'un "métier": une vocation. Ainsi s'exprimait en 1979, dans les colonnes du cynophile, bulletin de liaison de la cynotechnie, le Colonel Antoine, 1er Chef de corps du 132ème Groupe Cynophile de l'Armée de Terre.
L'achat des chiens pour les besoins des armées ou autres administrations s'effectue dans des conditions qui imposent aux officiers et sous-officiers acheteurs des contraintes et des fatigues qui estompent le côté incontestablement pittoresque qu'il revêt parfois.
Mais attention! La vocation suppose la foi. Et par surcroît il peut y avoir beaucoup d'appelés et peu d'élus, car il s'agit d'une véritable "spécialité dans la spécialité" en raison des qualités fondamentales exigées.
L'acheteur bénéficie d'une grande liberté d'action et a la responsabilité pleine et entière de la qualité des animaux dont il fait l'acquisition pour le compte de l'État.
Certes, "il voit du pays" et ceux qui l'accompagnent occasionnellement pensent qu'il est favorisé de pouvoir faire ainsi du tourisme. En réalité, il le fait à la manière des équipages des avions de ligne qui ne connaissent des capitales prestigieuses où ils font escale que la cafétéria de l'aérogare.
L'acheteur doit bien sûr posséder une parfaite connaissance de la spécialité à laquelle il faut ajouter le coup d'oeil, l'aptitude à tester rapidement l'animal dans tous les domaines et à ce stade, l'art prend le pas sur la technique.
Il faut aussi être marchand et ce n'est pas la moindre des qualités. Les conditions d'un tel marché sont vieilles comme le monde: le vendeur veut obtenir le maximum, l'acheteur souhaite le minimum.
Ce type de transaction se passe d'autant mieux que l'acheteur a du savoir-faire, de l'expérience, le sens des contacts et qu'il peut réagir à bon escient face à des situations inattendues.
Le 132ème G.C.A.T. achète tous les chiens destinés aux trois armées (Terre, Air, Mer) et aux différentes administrations (Police nationale, Polices municipales, Douanes, etc...). Il peut également sur décision de l'Etat-Major de l'Armée de Terre acheter des chiens au bénéfice d'armées étrangères (Maroc et Tunisie par exemple).
Les achats sont réalisés en France, en Allemagne, en Belgique et en Hollande. Le chien acheté doit répondre à certains critères:
- se rapprocher au maximum du standard de la race
- être âgé de 1 à 3 ans
- être de sexe mâle
- être tatoué et vacciné
- pour l'Allemagne, la Belgique et la Hollande, posséder une radio des hanches
- le certificat de naissance ou le pedigree ne sont pas exigés mais influent sur le prix.
Il doit également satisfaire à différents examens:
- examen sanitaire
- examen morphologique
- examen caractériel.
Dès son arrivée au 132ème, l'animal est incorporé au sein de section de transit, puis radiographié, tatoué (Belgique, Hollande), vermifuge et vacciné.
Le "débourrage" commence par un temps d'observation et de familiarisation, il se produit par des exercices physiques, des exercices de mordant au cours desquels l'émotivité du sujet est testée et des exercices de recherche.
Le chien est préparé en fonction des critères de choix retenus par chaque armée ou chaque administration. Il entre alors dans la constitution d'un lot destiné à la livraison.
Quelques chiffres pour 1997:
* nombre de chiens achetés: 350
* nombre de jours de mission d'achat: 180
* kilométrage parcouru: 60 000 km
Une anecdote parmi tant d'autres
Au cours du test de la menace au bâton, un chien de fort gabarit recule par crainte tandis qu'un petit Yorkshire au caractère particulièrement bien affirmé vole au secours de son compagnon poltron et mord l'acheteur au mollet.
GESTION CANINE
Par décision ministérielle, le 132ème G.C.A.T. a été désigné comme autorité de gestion pour la totalité de l'effectif canin de l'Armée de Terre, réparti entre les circonscriptions militaires de défense et les commandements supérieurs d'Outre-Mer.
En plus de cette mission de gestion, la section "gestion canine" assure le suivi des mouvements, l'inscription sur le contrôle nominatif, les radiations, les mutations, l'édition et l'expédition des factures de remboursement des frais d'alimentation et d'entretien des chiens en stage ainsi que toutes les formalités liées au convoyage des chiens affectés hors métropole.
Enfin, elle gère les matériels canins, car comme le soldat, le chien dispose d'un paquetage canin adapté aux missions qui lui sont confiées (laisse, collier, muselière, brosse, étrille, plat à pâtée, mais aussi bricole de pistage pour certains animaux spécialisés en recherche).
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